J’ai récemment eu le privilège d’assister à un moment marquant dans l’histoire du développement urbain de Montréal alors que l’ancien gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, s’est joint aux responsables lors du lancement du plus récent tronçon de notre réseau de train léger REM. Cette expansion représente une nouvelle étape dans ce qui est devenu l’un des projets de transport en commun les plus ambitieux d’Amérique du Nord.
Debout sur le quai de la nouvelle station étincelante, je n’ai pu m’empêcher de ressentir un sentiment de fierté en voyant comment notre ville continue d’évoluer. Le REM (Réseau express métropolitain) a transformé la façon dont les Montréalais se déplacent depuis l’ouverture de la première phase en 2023. Ce nouveau tronçon étend le service à des quartiers auparavant mal desservis, comblant des lacunes de transport qui existaient depuis longtemps.
« Cette expansion représente bien plus que de nouvelles voies et stations, » a déclaré Carney à la foule rassemblée lors de la cérémonie d’hier. « Il s’agit de créer des corridors économiques durables qui relient les communautés tout en réduisant notre empreinte carbone. » Sa présence a souligné l’importance du projet au-delà de la planification locale des transports.
L’atmosphère lors du lancement mélangeait la cérémonie politique habituelle avec un véritable enthousiasme public. Des familles avec enfants, des navetteurs et des passionnés de transport en commun se mêlaient aux officiels et aux médias. Une mère avec qui j’ai parlé, Catherine Tremblay d’Anjou, avait amené ses deux jeunes fils pour assister à l’événement. « Je veux qu’ils voient comment notre ville évolue, » a-t-elle expliqué. « Ils grandiront avec des options de transport que nous n’avons jamais eues. »
CDPQ Infra, la division d’investissement en infrastructures de la Caisse de dépôt qui supervise le projet du REM, rapporte que ce nouveau tronçon desservira environ 40 000 usagers quotidiens une fois pleinement opérationnel. Ce système de train léger électrifié et automatisé continue de positionner Montréal comme chef de file des solutions de transport urbain durable.
Les leaders d’affaires locaux ont salué l’expansion pour son impact économique potentiel. « Cette connexion crée de nouvelles possibilités de développement commercial et résidentiel près des stations, » a déclaré Jean-François Marcoux, président de la Chambre de commerce de Montréal. « Nous nous attendons à voir des investissements importants suivre ces corridors de transport. »
Le projet du REM n’a toutefois pas été sans controverse. Des dépassements de coûts ont affecté le développement depuis sa création, avec une facture maintenant nettement supérieure aux projections initiales. Certains groupes communautaires ont également exprimé des inquiétudes concernant la gentrification potentielle près des nouvelles stations, qui pourrait déplacer des résidents de longue date.
Lorsque j’ai évoqué ces défis, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a reconnu les complexités mais est restée optimiste. « Les grands projets d’infrastructure font toujours face à des obstacles, » a-t-elle dit. « Mais les avantages à long terme en termes de mobilité, de durabilité et de qualité de vie pour les Montréalais s’avéreront bénéfiques. »
Les prouesses techniques du système REM méritent d’être soulignées. Les trains entièrement automatisés, sans conducteur, fonctionnent avec une fréquence impressionnante – les trains arrivent toutes les 2,5 minutes aux heures de pointe. Le système s’intègre aux services existants de métro et d’autobus de la STM grâce à une structure tarifaire unifiée, créant un réseau de transport plus cohérent pour les usagers.
En tant que Montréalais de longue date qui a connu les frustrations liées aux limites de notre système de transport, j’ai suivi le développement du REM avec un regard à la fois critique et plein d’espoir. Le lancement d’hier a renforcé ma conviction que, malgré des critiques et des défis légitimes, le projet représente une avancée essentielle pour notre ville.
Les considérations climatiques ont clairement influencé la conception et la mise en œuvre du projet. Les responsables estiment que le réseau REM complet réduira les émissions de gaz à effet de serre d’environ 35 000 tonnes par année une fois pleinement opérationnel. Dans ses remarques, Carney a mis en évidence cet aspect, notant que « les investissements en infrastructure d’aujourd’hui déterminent notre trajectoire carbone pour les décennies à venir. »
Le nouveau tronçon présente plusieurs innovations architecturales qui reflètent l’engagement de Montréal envers l’excellence en design urbain. Chaque station intègre des éléments uniques qui font référence à l’histoire et au caractère local tout en maintenant une identité visuelle cohérente dans l’ensemble du système. La lumière naturelle inonde les quais grâce à des puits de lumière stratégiques, créant des espaces accueillants qui remettent en question les notions traditionnelles d’infrastructure de transport.
Alors que le premier train cérémonial partait, transportant des invités le long du nouveau tracé, j’ai discuté avec Robert Lapierre, planificateur de transport, de ce qui rend le projet REM distinctif. « Ce que nous construisons est plus qu’une infrastructure de transport, » a-t-il expliqué. « C’est une réimagination de la façon dont les espaces urbains se connectent et fonctionnent. Le REM devient la colonne vertébrale d’un Montréal plus durable et accessible. »
Pour les Montréalais ordinaires, les avantages pratiques se feront bientôt sentir dans les déplacements quotidiens. Le nouveau tronçon réduit le temps de trajet entre des zones auparavant mal connectées jusqu’à 50 % par rapport aux lignes d’autobus existantes. Pour les travailleurs, les étudiants et les visiteurs, ces économies de temps représentent de réelles améliorations de la qualité de vie.
En rentrant au centre-ville après la cérémonie à bord du REM, observant les paysages montréalais familiers sous cette nouvelle perspective, j’ai réfléchi à la façon dont le transport en commun façonne notre expérience de la ville. Le projet du REM, malgré ses complexités et controverses, représente un changement fondamental dans notre vision des déplacements en milieu urbain. Pour une ville comme Montréal, avec ses ambitions de durabilité et de qualité de vie, ce changement semble à la fois nécessaire et prometteur.