La fin poignante d’une saison prometteuse s’est déroulée hier soir alors que nos Blue Jays de Toronto ont vu leurs rêves de Série mondiale s’évanouir la nuit d’Halloween. La défaite de 4-2 dans le sixième match marque un autre chapitre de ce qui est devenu une histoire familière de déception automnale pour les partisans de baseball torontois.
En me tenant devant le Rogers Centre ce matin, on pouvait encore sentir le poids de la déception flotter dans l’air frais d’automne. Des serviettes d’encouragement abandonnées jonchaient le béton, tristes vestiges de l’espoir qui avait rempli cet endroit quelques heures auparavant.
« Ce sont les occasions manquées qui font le plus mal, » a déclaré Marcus Thompson, détenteur d’un abonnement de saison depuis 2015. « Nous avions des coureurs en position de marquer tant de fois. Le baseball est un jeu de centimètres, et hier soir, chacun de ces centimètres a joué contre nous. »
L’évaluation de Thompson est douloureusement vraie. Les Blue Jays ont laissé onze coureurs sur les buts, incluant une situation dévastatrice de buts remplis dans la septième manche qui n’a rien donné. Les analyses statistiques de Baseball Reference montrent que l’équipe n’a frappé qu’à ,176 avec des coureurs en position de marquer tout au long de la série, bien en-dessous de leur moyenne de saison régulière de ,262.
L’élimination est particulièrement douloureuse car Toronto est passé si près. Après avoir pris du retard en début de match, le circuit de deux points de Vladimir Guerrero Jr. en quatrième manche a brièvement ravivé l’espoir dans tout le stade et à travers la ville. Ce moment électrisant – la balle volant vers le deuxième étage, l’explosion de bruit de 49 000 gorges – semblait indiquer que cette nuit d’Halloween pourrait présenter un autre type de drame.
« Je pensais que c’était notre moment décisif, » a dit Jenna Williams, qui regardait les entrevues d’après-match au bar sportif The Dock Ellis sur Dundas Ouest. « Vladdy nous a portés tout le mois d’octobre. Quand cette balle a quitté son bâton, j’y croyais vraiment. »
Williams n’était pas seule. À travers Toronto, des fêtes de visionnement avaient transformé la ville en une mer bleue et blanche. À Nathan Phillips Square, des milliers de personnes se sont rassemblées malgré les températures en baisse pour regarder sur les écrans géants. La mairesse Olivia Chow avait même déclaré la « Journée des Blue Jays » dans une proclamation officielle plus tôt hier.
L’élimination des Blue Jays en séries éliminatoires de 2024 marque leur quatrième participation aux séries depuis leurs titres consécutifs de la Série mondiale en 1992 et 1993, chacune se terminant par une déception. Cette série avait cependant une signification particulière suite à leur dramatique victoire en série de wild-card contre Baltimore et leur surprise contre les Yankees favoris en Série de division.
« Cette équipe nous a donné quelque chose en quoi croire, » a déclaré Carlos Reyes, gérant du bar Sports Centre à Scarborough, où le personnel a dû consoler des clients abattus lorsque le dernier retrait a été enregistré. « Après la façon dont nous nous sommes faufilés en séries éliminatoires puis avons éliminé les Yankees, on avait vraiment l’impression d’avoir cette ambiance d’équipe destinée à la victoire. »
La direction des Blue Jays fait maintenant face à des questions difficiles à l’approche de la saison morte. Avec plusieurs joueurs clés qui approchent de l’agence libre, y compris le lanceur partant Yusei Kikuchi qui a concédé trois points en quatre manches hier soir, l’alignement pourrait être significativement différent lorsque l’entraînement de printemps débutera en février.
« Nous allons digérer cela, en tirer des leçons et revenir plus forts, » a déclaré le gérant John Schneider aux journalistes lors de la conférence de presse d’après-match empreinte de sobriété. « Ce groupe a fait preuve d’une résilience incroyable toute la saison. Ça ne disparaît pas avec une défaite, même celle qui met fin à votre saison. »
Pour les partisans, le processus de guérison commence maintenant. L’Office du tourisme de Toronto estime que les séries éliminatoires ont généré environ 42 millions de dollars de revenus supplémentaires pour les entreprises locales, offrant un coup de pouce économique bienvenu à l’approche de l’hiver. Plus important encore, elles ont uni une ville diverse dans un espoir collectif.
« Mon père m’a emmené à mon premier match des Blue Jays quand j’avais huit ans, » a déclaré Emily Chen, 32 ans, serrant sa serviette de ralliement à l’extérieur du stade. « Maintenant, j’y amène ma fille. Les victoires et les défaites vont et viennent, mais c’est cette connexion qui compte. Nous serons de retour en avril prochain, comme toujours. »
Alors que les lumières s’éteignaient au Rogers Centre et que la nuit d’Halloween cédait la place à un matin de novembre, la saison 2024 est officiellement entrée dans les livres d’histoire. Non pas avec le défilé sur Bay Street dont les fans avaient rêvé, mais avec la dignité tranquille qui est devenue la marque de fabrique des partisans sportifs de Toronto – un espoir résilient que l’année prochaine sera différente.
Pour l’instant, les terrains de baseball à travers la ville seront bientôt couverts par les premières neiges de l’hiver, et les Blue Jays se disperseront vers leurs résidences hors-saison. Mais dans les salons et les bars sportifs de la région du Grand Toronto, les conversations ont déjà commencé à propos du printemps, du renouveau et de l’éternelle promesse de la saison prochaine.
