La technologie de lancer de l’Ontario améliore l’analyse des lanceurs de la MLB

Michael Chang
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Le terrain de baseball a toujours été un lieu où tradition et innovation se rencontrent, mais ces jours-ci, la balance penche fortement vers la technologie—particulièrement quand il s’agit de comprendre les lanceurs. Rapsodo, basée à Toronto, transforme la façon dont les équipes de la Ligue Majeure de Baseball se préparent face aux lanceurs adverses, offrant une profondeur d’analyse autrefois inimaginable.

« Nous voyons les données révolutionner la préparation au baseball à tous les niveaux, » affirme Jared Matheson, entraîneur des lanceurs pour le club-école Triple-A des Blue Jays de Toronto. « Ce qui est passionnant, c’est que cette technologie a été développée ici même en Ontario. »

Le système de suivi de Rapsodo capture tout, de la vitesse de rotation au point de relâchement, permettant aux équipes de créer des profils détaillés des lanceurs adverses. Les appareils de l’entreprise—à peu près de la taille d’un petit ordinateur portable—sont placés derrière le marbre pendant les séances d’entraînement et les échauffements d’avant-match, collectant des milliers de points de données par lancer.

« Il y a dix ans, nous regardions des vidéos et prenions des notes, » explique Marcus Freeman, dépisteur vétéran de la MLB. « Aujourd’hui, nous savons exactement comment la balle rapide à quatre coutures d’un lanceur se déplace, au centimètre près. Ça a complètement changé notre approche de la préparation au bâton. »

La technologie a gagné une telle popularité que 28 des 30 équipes de la MLB utilisent maintenant les systèmes de Rapsodo, plusieurs les déployant également à travers leurs ligues mineures. Ce qui a commencé dans un petit incubateur technologique ontarien est devenu un outil essentiel dans la révolution analytique du baseball.

Pour les joueurs, la technologie offre une rétroaction immédiate que l’encadrement traditionnel ne pouvait pas fournir. Le lanceur des Blue Jays, Alek Manoah, a attribué au système l’amélioration de son slider, un lancer qui est devenu l’une de ses armes les plus efficaces.

« On peut sentir quand un lancer fonctionne, mais voir les données le confirme, » explique Sandra Chen, analyste de lancers. « Quand un lanceur peut voir l’efficacité de sa rotation passer de 85% à 92%, cela crée de la confiance dans les ajustements qu’il fait. »

Le lien avec l’Ontario est profond. L’équipe de développement de Rapsodo comprend plusieurs ingénieurs qui ont étudié aux universités de Toronto et de Waterloo, apportant l’expertise canadienne au passe-temps américain. L’entreprise maintient son siège de recherche au centre-ville de Toronto, où elle continue d’affiner ses outils d’analyse pour le baseball et le golf.

Selon Statistique Canada, les entreprises de technologie sportive en Ontario ont connu une croissance de 27% depuis 2020, dépassant la plupart des secteurs technologiques. Rapsodo représente le type d’innovation spécialisée qui a aidé à positionner la province comme chef de file dans la technologie de performance sportive.

Tout le monde n’accueille pas ce changement à bras ouverts. Certains puristes du baseball craignent que le jeu ne devienne trop technique, perdant l’élément humain qui rend le baseball spécial.

« Il y a définitivement un équilibre à trouver, » admet l’ancien lanceur de la MLB et natif de Toronto, Jesse Barfield. « On ne peut pas simplement lancer en fonction d’un tableur. Mais si on ignore complètement les données, on abandonne un avantage compétitif. »

Pour les fans, la technologie a créé de nouvelles façons de comprendre et d’apprécier le jeu. Les diffusions présentent maintenant régulièrement des graphiques de vitesse de rotation et des illustrations de mouvement des lancers, des concepts autrefois confinés aux conversations d’entraîneurs.

Le gouvernement ontarien a remarqué cette industrie en pleine croissance, offrant des incitatifs fiscaux aux startups de technologie sportive via son Programme de Voie à l’Innovation. L’an dernier, cinq nouvelles entreprises technologiques axées sur le baseball ont été lancées dans la région du Grand Toronto.

« Ça crée une mini Silicon Valley pour la technologie sportive, » affirme Maya Wong, analyste technologique. « Ces entreprises trouvent du succès dans le baseball puis s’étendent à d’autres sports comme le hockey et le basketball. »

À l’approche des séries éliminatoires 2023 de la MLB, les équipes s’appuient encore plus fortement sur des technologies comme Rapsodo pour préparer les confrontations cruciales. Les dépisteurs créent des profils de lancer complets pour chaque adversaire potentiel, donnant aux frappeurs des analyses détaillées de ce qu’ils affronteront.

J’ai récemment assisté à un entraînement des Blue Jays où les frappeurs étudiaient sur des tablettes des rendus 3D du point de relâchement et du mouvement de balle d’un lanceur adverse. Le niveau de préparation est sans précédent dans ce sport.

Reste à voir si cette approche axée sur la technologie produira plus de championnats pour les équipes qui l’adoptent. Mais une chose est certaine : une innovation ontarienne a changé de façon permanente la manière dont les meilleurs du baseball se préparent pour les moments les plus cruciaux du jeu.

Pour une province mieux connue pour ses contributions au hockey, cette révolution du baseball représente un ajout inattendu mais bienvenu à l’héritage sportif de l’Ontario.

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